Le court-métrage « OVI » de la réalisatrice gabonaise Marlène ALENE aborde la question de l’analphabétisme des enfants en Afrique en mettant un accent sur la responsabilité des parents.
La pauvreté et à l’irresponsabilité des parents sont habituellement cités comme principales causes de l'analphabétisme des enfants en Afrique. Ces parents sont souvent accusés de négligence ou d’abandon de leurs progénitures. Ces derniers pour subvenir aux besoins de la famille, sont alors forcés de travailler et se retrouve en train d’effectuer des métiers comme celui des employées de maison. C’est ce que nous présente la réalisatrice Marlène Alene dans « OVI », un court-métrage de 26 minutes sorti en 2024 et produit par l'Institut Gabonais de l'Image et du Son (IGIS), qui appelle à la responsabilité parentale et invite à une meilleure considération des aides à domicile.
Inspiré des faits réels, le film dramatique de Marlène Alene revient de façon générale sur la situation des femmes de ménages et le sort qui leur est réservé dans leur lieu de travail. « OVI » raconte l’histoire d’Ovi, une jeune béninoise âgée de 15 ans qui espère un jour aller à l’école. Vivant avec sa mère Femi dans la mangrove du village, la jeune fille est contrainte par son oncle à exercer la profession de femme de ménage dans une maison huppée de la ville afin de contribuer aux dépenses quotidiennes. Chez les Mballa, Ovi est victime des mêmes abus vécus par sa mère dans le passé alors qu’elle était elle aussi femme de ménage.
Le film est conté de façon non linéaire. La particularité du film réside dans l’histoire qui se déroule en effet sur deux générations. Celle de Femi et Ovi dont la vie passée de la première impacte négativement sur la deuxième. Le tout est mis à profit par un jeu d’acteur moyen dévoilé à travers des gros plans et plans d’ensemble qui situent également le temps.
La réalisatrice gabonaise présente l’absence du père (vivant) comme conséquence directe de la situation d’Ovi. La séquence de la fin l’explique bien avec la remise des papiers de la jeune fille par son père. Elle pourra peut-être, enfin, être scolarisée mais 15 ans plus tard. Une situation qu’elle aurait également pu éviter si la discrimination sociale n’existait pas. Cette autre problématique est également abordée dans le film à travers des flashbacks, des images en noir et blanc et même quelques fois des monologues intérieurs, parfois mélancoliques.
En outre, les thématiques abordées dans le film sont anciennes, mais malheureusement encore présentes dans les sociétés africaines aujourd’hui. La musique dans le film situe le contexte. Les chants sont exécutés en langue locale et rappelle les chansons des griots et des sages. En effet, « Ovi » est similaire aux contes africains marqué par une forte présence du chant de campagne, joué sur instruments traditionnels.
« OVI » est le premier court-métrage professionnel de Marlène Alene, réalisatrice gabonaise basée au Bénin. Il vient à la suite des films « C’est Mon Père » (2024), « Epopolia » (2018), et « Active Mais Silencieuse » (2015)